21.04.14 - Un accident de moto a changé la vie de
Christoph Kunz en une fraction de seconde.
Mais le jeune homme a trouvé en Dieu la force de surmonter son épreuve et de devenir champion paralympique !
Sa vie a basculé à 18 ans. Fan de vitesse, Christoph Kunz enchaîne les virages au guidon de sa moto. Ce soir-là, en 2000, il n’arrivera pourtant pas à la soirée de son groupe de jeunes chrétiens. Dans une courbe à gauche, la trajectoire n’est pas optimale. Sa roue touche légèrement la bordure de la route. C’est la chute. «J’ai tout de suite senti que c’était sérieux. J’avais perdu toute sensation dans mes jambes et je ne parvenais pas à me lever.»
Il est évacué en ambulance. A l’hôpital, la confirmation tombe : la cinquième vertèbre s’est cassée sous le choc.
Les médecins lui annoncent qu’il perdra définitivement l’usage de son corps inférieur à partir de cette vertèbre.
Champion olympique
Début mars 2014, le même Christoph Kunz est rentré des Jeux paralympiques de Sotchi avec une médaille d’or en ski alpin, en slalom géant. Il y a quatre ans, à Vancouver, il était déjà grimpé sur la plus haute marche d’un podium. Mais cette année, il a tremblé. Alors qu’il espérait trois médailles en autant de courses, il est passé complètement à côté de sa première descente, puis a chuté dans la seconde. Heureusement, la troisième a été la bonne.
Une forte culpabilité
Le parcours jusqu’à ces couronnements olympiques a été long. Car Christoph a d’abord vu sa vie s’écrouler. «C’était ma faute, je roulais trop vite», reconnaît-il. Sur le moment, c’est très difficile. «Toutes mes perspectives se sont arrêtées net. J’ai senti une forte culpabilité.»
Heureusement, il a très vite repris espoir. Grâce à une famille formidable, qui a été là à chaque instant et qui l’a encouragé. Grâce aussi à ses objectifs qui lui donnent un sens : en athlétisme notamment, il s’est toujours fixé des buts. «Désormais, il me fallait tirer le meilleur de cette situation». Grâce à sa foi, enfin : «Je sais que Dieu a permis cette accident. Pourquoi ? Cela demeure un mystère. Mais cet accident m’a donné la force de me “relever” moralement.»
Le miracle ne se produit pas
Bien sûr, dans les premiers mois après son accident, Christophe espère que Dieu va lui redonner la mobilité de ses jambes. Mais le miracle ne se produit pas. Cette période de convalescence de quatre mois le convainc en revanche que Dieu a un «plan B» pour lui. Il puise dans la Bible la force d’aller de l’avant, en particulier avec un verset de Philippiens 4,13 : «Je puis tout par celui qui me fortifie.»
Le sport, synonyme de qualité de vie
Amateur de sport, il se tourne très vite vers le ski handicap. Il se met à dévaler les pistes blanches assis sur un monoski. En 2002, le jeune homme, optimiste et ambitieux, s’aligne lors d’une première compétition.
Quatre ans plus tard, il se qualifie pour ses premiers Jeux paralympiques, à Turin. Mais le niveau des meilleurs est trop élevé pour espérer jouer les premiers rôles. Il lui faut attendre les Jeux de Vancouver, en 2010, pour décrocher ses premières médailles : ce sera l’or en descente, puis l’argent en slalom géant.
La chaise roulante fait partie de sa vie
Lorsqu’il regarde en arrière, Christoph Kunz n’a pas de regret. «Je ne regrette rien de mon passé», nous confie-t-il. En précisant aussitôt qu’il connaît de nombreuses situations personnelles bien plus tragiques et cruelles que la sienne.
La chaise roulante fait partie de sa vie. Elle ne l’empêche pas d’avoir un emploi, d’être responsable d’un groupe de jeunes ou encore d’encourager de nombreuses personnes, à l’occasion d’événements ou de conférences.
Vers les Jeux de 2018 en Corée du Sud ?
Marié depuis six ans, heureux père d’une petite fille de quelques mois, le sportif est résolument tourné vers l’avenir. A l’issue de la saison sportive, il annonce qu’il repart au moins pour une année. Et qui sait, s’il trouve suffisamment de sponsors, peut-être bien qu’il pourrait prolonger sa carrière jusqu’aux prochains Jeux, qui auront lieu en mars 2018 en Corée du Sud.
Christian Willi